vendredi 18 janvier 2008

Godefroys de Bouillon (de légumes...)

Croisés ces jours-ci :


L'homme qui marche au pas de l'oie avec un double-baluchon-poubelles - l'homme qui a visiblement des problèmes d'hygiène au pied gauche provoquant un rayon d'espacement de 10 mètres autour de lui dans le métro - l'homme qui entend la voix d'une fille dans sa tête dans les rayons de la superette (même que ça le soûle) - la dame qui renifle toutes les trentes secondes à la BSG en étudiant Goethe - l'homme à la veste beige qui, d'un air antipathique, tend le prospectus affirmant "VOUS VOUS TROMPEZ" et qu'il vous faut faire la révolution de la vie pour ne pas aboutir à la destruction - celui qui n'avait pas à venir au devoir de 5 heures avec un jésuite allemand du XVIIème qui écrit en latin, mais qui veut le faire quand même - celle qui rendait 3/4 d'un page de copie double à la fin ce même devoir, coef. 8 - l'homme qui garde bien au chaud sa bouteille de whisky dans le métro l'oeil hagard - l'homme qui chante "Douce France" en croyant qu'il est au Stade de France - celui qui "n'a pas de chômage" mais le même discours au mot près depuis début septembre sur la ligne 4 - la dame qui veut absolument une facture pour son achat chez Gibert et qui ne trouve pas sa carte de réduction, prenant par là même deux fois plus de temps pour payer que 5 personnes à la caisse d'à-côté - celui qui ne pouvait s'empêcher de faire profiter les 80 personnes de la BU de la Sorbonne de son délire sur Mister Freeze.

Demain, peut-être verrai-je quelqu'un de Neuf Télécom.



mercredi 9 janvier 2008

Bibliothèque Médicis



« Les livres synthétiques, c'est comme les tissus synthétiques, c'est bien, mais délicat »

M. Gros

Suivant cet adage, je vais m'employer à tenter de donner un poil de crédit à ce blog, ou tout du moins une pseudo-caution littéraire.

Attention, ambiance.

" Arte-c'est-la-nuit" Ma voix abîmée par le whisky et les femmes traverse la pénombre d'un plateau télé mal éclairé. Apparaît un mégot de Gitane maïs sans filtre, puis mon visage ridé, posté au milieu de cheveux gras, le tout surmontant un vieux chandail rouge, tendant vers le rouge bordeaux par l'action conjugué de divers Bourgognes et Côtes-du-Rhône versés dessus les soirs de solitude éthylique...D'une voix rauque disais-je, j'annonce le thème de ce matin (02h00, en direct ) :

« La Kro-Nique Littéraire »

***

Autour de moi les différents auteurs.

Michael Connelly, quadra sur le tard, ancien journaliste au L.A Times, prix Pulitzer 1992 pour les récit des émeutes « Rodney King, spécialiste des chroniques criminelles. Il a écris deux grandes séries de polars, plus quelques autres. La première série est celle de Harry Bosch, la moins connu, la meilleure. C'est un grand classique du roman de flic américain : héros solitaire, insomniaque, alcoolo, qui refuse l'autorité mais qui résout toutes les enquêtes. Bien sûr il y a des femmes, mais le rapport du héros avec les femmes ferait passer James Bond pour une chienne de garde. Vous l'aurez compris , j'adore ce héros et cette ambiance. Le principal intérêt est que toutes les histoires (une dizaine) se situent à Los Angeles qui, de facto deviens la protagoniste du livre. Tous les topos de la cité des anges sont abordés : droits des noirs, jeux, Hollywood, argent, drogues, skateboard,…Vous l'aurez compris, laissez tombez le guide du Routard et ouvrez cette série. Il a pondu également les aventure de Terry McCaleb. J'aime moins. Pour information c'est de celle-ci qu'est tirée Créance de Sang, le film là, avec Eastwood. Ça reste bon. Mais trop moraliste a mon goût. L'auteur semble vouloir essentiellement produire un héros avec une dimension métaphysique ( question sur le vie, la mort, l'éloignement dans l'espace…) Attention ça reste du très bon polar, mais bon…

A cet instant, vous hésitez à zapper, il est déjà 02h15 et vous êtes déjà allés trois fois aux W.C. Bon Dieu que c'est chiant Arte…Un auteur noir apparaît à l'écran, vous vous dites « Chouette, au moins j'aurais quelque chose à dire la prochaine fois que je tenterais de draguer une altermondialiste lambda).

Emmanuel Dongala, bon là, y a du lourd aussi (la ligne éditoriale de ce blog est encore plus strict que les conseils épilations du magazine Cosmo, c'est dire). C'est un éminent professeur de littérature qui passe son temps libre à produire des ouvrages sur l'Afrique d'aujourd'hui, celle qui se bats. Ce n'est pas un hasard si il est connu pour son Candide. En effet, le bonheur de ces ouvrage c'est la simplicité du regard des protagonistes face à la violence et aux horreurs auxquels ils participent. Ni moraliste, ni humaniste, pas cynique non plus.
En fait, ce qui intrigue dans ses livres c'est qu'il ne fait que raconter, sans juger, sans expliquer. Le « je » est très présent. Il s'en amuse dans Johnny chien méchant, tableau croisé d'un enfant soldat milicien sanguinaire violeur, et d'une jeune fille intellectuelle pleine d'espoir.


Bon, mon préféré est quand même le célèbre : Un poème dans la main, un fusil dans la poche. Sorte de réécrture de l'histoire de Sankaoré.

Restons dans les pays pauvres qui se tapent dessus, un petit monsieur rabougris arrive, il a peur de la grande barbe du précédent. Bien sûr il s'agit de Hosseini, auteur des Cerfs-Volants de Kaboul, fresque double sur la vie d'un jeune garçon et des rapports avec son père dans l'Afghanistan avant les talibans et après. Une ambiance Marjane Satrapi (Persépolis), mais d'une écriture de splus légère. Se lit vite, trop…


A cet instant de l'émission, Connelly, se met à hurler comme un singe en bavant tout rose. Il s'emmerdait un peu beaucoup, alors il a pris un cachet d'ecstasy, reste de sa soirée parisienne de la veille avec Carla B S. Dongala, croyant arrivé le moment du grand nettoyage ethnique sort sa machette qui vient découpé le bras gauche du pauvre Hosseini, tombant dans les pommes à ce moment là….
…QUOI ?...
C'est pas crédible comme fin de post? C'est nul ?
Désolé, mais comme la ligne éditoriale de ce blog ne nous soumet pas à la pub, il faut bien mettre un peu d'action pour faire venir des gens…non ? C'est pas comme ça que ça marche ? Parce que TF1 ils ont de l'action et ils ont plein de gens qui les regardent….Ils ne viennent quand même pas que pour la Pub ? SI ?...Non ??..

mardi 8 janvier 2008

La tentation du Leviathan

Il était temps qu'un message sur ce blog ne se contente pas de proposer juste une vidéo en guise de message du jour. Par petites touches, ici et là, les deux rédacteurs ont laissé entendre une position politique légèrement marquée. Parlons donc enfin vraiment de politique.
L'année 2008 commence mal, autant, voire plus que la fin de l'année 2007. Ce matin, notre Président se livre à l'exercice, assez rare dans ce style, de la conférence de presse. Ce qui devait permettre à 600 journalistes de poser, enfin, les bonnes questions. Le problème, c'est que dans une conférence de presse, le journaliste ne peut pas répondre au Président. Certains ont dit qu'il était doué. Il l'est, assurément. Mais ce qui n'empêche pas sa rhétorique de jouer sur des ficelles aussi grosses que le retournement de veste d'Eric Besson, ou des personnes composant aujourd'hui le bureau politique du Nouveau Centre. Alors quand un journaliste pose une question, il ne peut malheureusement pas lui répondre en direct.
Drôle de phénomène. Le Président se montre. Il veut qu'on le regarde. Mais pas qu'on le critique. Evidemment, "il a été élu pour faire ce travail". Ah, l'argument imparable. "Mais qu'est-ce que vous voudriez que je fasse ?" Nous, rien. Il décide, certes. Mais, malgré le fait qu'il soit partout, tout le temps, ayant déjà largement dépassé le seuil de saturation (et non plus "au bord de l'excès/de l'overdose/du trop-plein, non non, on a déjà explosé cette "limite"), il semble étrangement seul. "Je prend des risques, si je fais des erreurs, je les payerai cash" dit-il, comme tout bon joueur de foot en nage à la sortie du terrain.
Le Président semble vivre dans une bulle, dans laquelle il a amené "Rama", "Fadela", "Bernard", "François", "Xavier" (ils sont où les numéros pour les éliminer ? Ah non pardon, j'avais oublié qu'on était en train de parler des ministres de la République), bulle qu'il met sous nos yeux, afin que tout le monde puisse bien voir. Mais attention, il faut "désacraliser" la fonction présidentielle. Alors notre Président "nous fait une confidence" (quelle chance) : "je me lève le matin et je me couche le soir" - sous-entendu, peut-être avez-vous pensé que je suis un sur-homme, vu comme je travaille vite (on se gardera d'ajouter un "bien") ; mais à part cela, interdit de dire qu'il a un ego surdimensionné. Désacralisons : j'ai l'idée "originale" d'aller à Disnayland avec ma copine ("originale" ? Ai-je mal lu ?), d'aller en Egypte avec ma copine histoire de montrer que moi aussi je peux lui tenir la main ou l'enlacer "discrétement" (tout est toujours fait discrétement dans la bulle du Président). Mais non. Si la fonction présidentielle ne doit pas rester dans les hautes sphères du temps de de Gaulle, elle doit pas non plus être ramenée au niveau de Monsieur Tout-le-Monde. Le Président n'est pas Monsieur Tout-le-Monde. Et d'ailleurs, l'actuel titulaire du poste ne l'oublie pas : il n'est un français moyen que lorsqu'il doit aller visiter les pyramides avec sa copine et ses lunettes, mais pas quand il faut augmenter son salaire ou voyager en jet privé (l'augmentation qui vient d'être rappellée ne lui permettait-elle pas de "ne pas voyager avec l'argent du contribuable", ce dont il se félicitait ?).
Mais si ce n'était que ça. Le Président est dans une bulle, dont il ne sort que pour aller s'assurer que tout le monde le regarde. Et il semble "avoir été élu pour" cela. Voilà l'ère nouvelle : la légitimité électorale autorise à faire ce qu'on veut, mais surtout à couper les ponts avec ceux qui sont la source de cette légitimité, jusqu'à l'élection suivante. Les ministres vont être évalués. Mais c'est déjà le cas, depuis au moins 1870. Ca s'appelle le Parlement, élu démocratiquement, par les mêmes personnes qui ont élu démocratiquement le Président. Mais non, il reste dans sa bulle, et demande les services d'un cabinet privé. Cette sensation de liberté semble l'autoriser à plus grave. Porter atteinte à une grande partie de ce pour quoi le pays et le peuple (ces mêmes électeurs oubliés) s'est battu. Le pRésident veut "inscrire les règles de bioéthique dans la Constitution". Que n'a-t-il refusé les tests ADN ? Et en ce début d'année va passer, avec une "légère polémique" mais dans une indifférence plus grande encore, un projet de loi au moins aussi dangereux, voire plus. Billet gratuit pour Minority Report : la loi anti-récidive, la première qui, depuis 1789, va enfermer des gens, non pour ce qu'ils ont fait, mais pour ce qu'ils sont. Il n'y a "plus d'argent dans les caisses" (mais seulement depuis septembre, après la 14 milliards etc etc), plus d'argent pour payer des psychiatres pendant la détention des condamnés. Et bien, ils ont qu'à y rester, même après avoir effectué leur peine.
Ce n'est pas grave, "les Français m'ont élu pour ça". Alors, le Président fait ce qu'il veut.
En 1651, Thomas Hobbes expose la théorie d'un contrat social un peu particulier, celui qui doit mettre au pouvoir le Leviathan, le dépositaire du pouvoir dont, pour leur survie mutuelle, se sont dessaisis les différents contractants, envers un représentant extérieur à eux. Une fois ce pouvoir laissé aux mains de la puissance qui en est dépositaire, tout ce qu'il pourra faire devra être accepté, car la décision émane des contractants. Immunité totale. Rien à dire. Jean-Jacques Rousseau propose le modèle inverne.
France, 2007 : la tentation du Leviathan est devant nous. Nous savons que c'est pour 4 ans et demis. Mais tout de même.

lundi 7 janvier 2008

A dimanche

Ce n'est pas à cause des fêtes, des repas plus ou moins arrosés ou encore des révisions intensives de partiels que ce blogue semble en grève depuis quelques temps. Non, Fred et Arthur se sont engagés pour les forces du changement, pour la révolution socialiste-communiste, pas aux USA, mais en URSS dont le bilan à venir nous semble "globalement positif" (ben oui, 5 millions d'Ukrainien en moins ça fais ça en joueur de foot en moins contre la France pour les éliminatoires de l'euro 2008)
Pourquoi cet engagement ? Nous avons longement étudiés et médité ceci :