-Paris, dans la langueur d’un mercredi soir-
L’un des phénomènes les plus intriguant de la vie parisienne reste, de l’avis de Fred et moi-même, les concours de chants auxquels s’adonnent étudiants, roumains, espagnols, italiens, chômeurs, chômeuses,…et même parfois il y a des musiciens, des vrais (si si !) dans les rames mises à notre disposition par la RATP.
Tout le monde a en tête l’image d’Epinal du jeune et fougueux esthète de l’art qui, à mon image, part à la capitale conquérir le monde. Mais il est des passagers de la RATP (déjà évoqués précédemment dans ce blog) comme du jury de la Nouvelle Star : ce sont des cons, au mieux des briseurs de talents. Comment ne pas reconnaître à 7 h 00 du matin le génie vocale de celui qui vient vous chanter dans les oreilles le Temps des Cerises ? En fait, le côté pittoresque du chanteur de la RATP a un petit peu disparu.


Comme au rugby, la professionnalisation n’a pas que du bon. Il suffit pour cela de voir débouler dans une station Ramonez, il arrive en sueur de la rame précédente, sachant qu’il y a environ 1 minutes entre chaque station. Les portes à peine fermés il lance à plein volume son ampli qui ne ferait pas envi à Manu Chao lui-même. Une fois la bande son de la Cucarachas sus-cité enclenchées, ce quidam d’un teint sud américain se lance dans la réalisation de le Cucarachas (déjà deux fois sus-cités pour ceux qui suivent) à l’aide d’une guitare et d’un harmonica en même temps. Ce qui est assez sportif, le bonhomme ne pouvant se retenir à rien, les mains pleines quand le rame bouge, il fait des pieds (et pas des mains en toute logique) pour ne pas interrompre d’une note sa musique tout en ne tombant pas sur les passagères du métro à proximité.
Scène cocasse je vous l’accorde, d’autant plus que le quiddam déjà plusieurs fois cité, une fois la rame arrêtée se lance dans une quête express avant de changer de rame et de recommencer. Au maximum deux stations par rame. Ce qui fait approximativement un concert toutes les trois minutes. La classe.
Je passe également sur le groupe de péruviens / équatorien / argentins / sioux / apaches / pakistanais / corses (rayez les mentions inutiles) qui arborent poncho et play-back tonitruant à la station Cluny-Sorbonne, n’attirant mon intérêt que lorsqu’une touriste australienne vraisemblablement éméchée se mit à danser un slow avec l’un d’eux.

Non, je ne finirai pas complétement réac. Si, en effet j’avoue supporter moyennement Céline Dion et son massacre (ligne 4, station Montparnasse-Bienvenue), un jour, un de ces quiddam a fendillé mon cœur de pierre, pourtant sec comme la roche de la steppe balayée par les vents un soir chaud d’automne quand le soleil se couché sur l’immensité herbacée.
-Transilien, ligne N- 21h37, direct Sèvres Rive Gauche, arrêts Vanves-Malafoff -> Clamart -> Meudon. -
Pourtant, entre moi et la superstructure, un arc-en-ciel est né, semblable à celui qui symbolise l’Alliance entre Moïse (avant qu’il ne se débauche) et Dieu, ce rainbow warrior, c’est :

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