lundi 29 octobre 2007

Avis D'Homme Sec


Sa Famille,
Ses Ami(e)s,
Ses Camarades,
Ses Collègues,
Ses professeurs,
Ses admirateurs,
Ses admiratrices,
Ses fans,
Ses condisciples,
Le Collège de France,
TV 5 Monde,
Hamster Production,
France 2-Fiction,
La société des admirateurs de Proust,
La société des lecteurs de Michael Connelly,
La société des lecteurs de John Irving,
Le Relax Bar,
La Serrurerie,
Le Safari,
Les Choeurs de l'armée rouge,
La SNCF,
La RATP,
Gibert Joseph,
Les Editions Gallimard,
Les Editions Armand Colin,
La Société Bic,
Toplexil,
La Librairie de l'Université,
Les Usines Kronenbourg,
Le Kebab de la Place du Marché,
La médiathèque François Mitterand,
La machine à café de la Médiathèque François Mitterand,
Ainsi que d'autres trop nombreux pour être cités ici, vous font part de la nouvelle déchirante du décès de :


Arthur CLOUZEAU
1988-2007




avec lui s'en va leur fils, frère, amis, camarade, collègue, meilleur client pour la plupart, etc...
...mort trop jeune d'un accès particulièrement virulent de Chicungungna Métro-Politain, il est parti comme il a vécu : vite.
La cérémonie intimiste et sobre, aura lieu à l'Eglise St Nicolas du Chardonnet, l'office sera assuré par sa sainteté Benoît XVI, qui, selon les dernières volontés du défunt executera un strip tease intégral, sur un monocycle avec en musique de fond M. Bojangles de Bob Dylan. Bien sûr, les décors et chorégraphies seront de Jean Favre, inspiré directement d'un mélange entre l'esthétique fellinienne et l'opéra poprock de Klaus Nomi, tout cela dans la plus stricte sobriété.






PS : C'est fou l'effet que peut avoir un petit accès de fièvre à 40°C pendant 4 jours sur un esprit rationnel.

dimanche 21 octobre 2007

Sur la Grève abandonnée, coquillage et crustacé…


-de Paris, votre envoyé spécial-


Ici, la situation est terrible. Les femmes crient, les courtiers en bourse pleurent, les punks prient. La désolation est visible sur les visages. Certains crient tout haut la lettre de Saint Jean sur l'Apocalypse, Besancenot a même vendu ses actions eurotunnels. Tous regrettent de ne pas avoir envoyés, en août 2005 plus de dons aux jazzmen de la Nouvelle Orléans. Sur la voie 2B de la gare de Meudon où je me situe on pense à déclarer l'Etat d'urgence.



Mes ami(e)s, la guerre grève est déclarée.


Tout avait pourtant commencé normalement. Benoîtement ( seizement), comme toujours, je me rendais donc en ce lieu dit la Sorbonne ( je pense faire des recherches généalogiques sur le caractère de bimbo de la sœur du mec qui vivait alors Boule Mich'…). Mais ce jour n'était pas comme les autres jours. Ayant entendu les appels désespérés de ce cher Fred sur ce blog même, les français se sont mis à relire Zola et ont décidés de faire un remake de Zola version Ratp-SNCF. Pourtant prévenu, le travailleur français se rend donc en capitale tout en sachant qu'il va vivre le calvaire, sauf que ce coup là, la croix n'est pas faite en peuplier mais en traverse de chemin de fer.



Je devais donc me rentre IMPERATIVEMENT au secrétariat de Licence d'Histoire afin de rendre des papiers que je n'avais pas, mais ce vendredi étant la date limite de dépôt des feuilles, je me suis dis qu'il serai poli de venir négocier un délai. Ce qui semble au premier abord aussi simple que de négocier un verre de Whisky-Coca© à Brejnev au politburo. Donc le matin, déjà je me fais informer (la veille) que seuls les trains des heures de pointes seraient disponibles. Saviez vous qu'une heure de point de ce côté –ci de la Loire signifie entre 6 et 7 heures du matin ? Donc, à 6h 45 je suis sûr le quai de la gare. Content, j'arrive à 7 heures à Montparnasse. Je décide alors de ne pas affronter la cohue souterraine et prend le bus. Grave erreur : de ce côté-ci de la Loire, il pèle déjà à 7h10 du matin au mois d'octobre, surtout quand le bus met 20 minutes à arriver…



…Content donc, disais-je, j'arrive à 8 heures pétantes devant la Sorbonne.


Autre découverte, de ce côté-ci de la Loire, un secrétariat a des horaires d'ouverture « adaptées », ou ésotériques (cela dépend de quel côté de la Loire vous êtes nés), c'est-à-dire de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 heures. Je rappel juste que ce secrétariat gère grosso-modo 5 000 étudiants. Ergonomie et flexibilité sont les maîtres mots, à ce qu'il paraît.


Autre découverte, de ce côté-ci de la Loire, une BU, aussi belle soit-elle, ouvre à 10 heures.


Autre découverte, de ce côté-ci de la Loire, une librairie ouvre à 10 heures.


Autre découverte, de ce côté-ci de la Loire aussi, il ne sert à rien de boire 15 cafés dans un distributeur de Fac pour se réchauffer quand il fait froid, surtout quand on s'assied sur des magnifiques bancs en pierre gelés dans la cour.


A 10 heures pétantes disais-je, je me trouve donc face à Brejnev, qui , sans que j'ai pu mot dire, me tend un BlackCocaLight©, en gros, pas la peine de venir négocier. Quand j'arrive devant le secrétariat on me dit tout gentiment « revenez la semaine prochaine, ce n'est pas un problème ». Traduction : « connard tu l'as dans l'os, ce n'était pas la peine de venir ce matin »…Là, je me dis que l'on a beaucoup surestimé la bonté du christ. Lui pardonne à des gens qui le crucifix…petit joueur. Imaginez le degré de charité chrétienne qu'il m'a fallut à ce moment là pour dire « merci » avec un grand sourire, et même un très gentil « au revoir, bonne journée », alors même que mes orteils semblaient tout droit sortis d'une ascension de l'Annapurna en tong.


Pour me calmer les nerfs je décide de manger (ndlr : penser à finir vite avec ce post, il est déjà, à ce niveau très long, lourd, et criblé de fautes).


Le reste de l'après-midi vous sera conté, je l'espère pour vous, par Fred qui a vécu un rêve de gosse, c'est drôle d'ailleurs de le voir trépigner (imaginez-vous donc un trépignement gauche de 1m92) dans une fnac basse de plafond.


La seule chose importante ici, est que ce trouduculdeconnard gentil Fred m'a mené à la gare Saint-Lazare jusqu'à 18h15. Je me dis que mon dernier train pour mon chez moi part de Meudon à 20h05. Je me décide au rush.


Gare Saint-Lazare, heure de pointe, jour de grève, un vendredi….What else ?





Pour décrire le mouvement de la foule grouillante, je peux dire que j'ai eu l'impression de faire parti d'une méga partie de jambes en l'air. Pas en tant que participant (je rassure ma pieuse mère sur ma chasteté indiscutable), mais, en temps que spermatozoïde. Le tableau de la foule se précipitant sur les quelques ouvertures de rames de métro passant toutes les 45 minutes me rappel les films des années 80, 70's sur la sexualité, enfin la procréation, avec une petite musique délicate. Les flux de travailleurs parcourant l'utérus Châtelet, grimpant le col de ce même utérus par des escalators bondés, courant en secouant leur petite flagelle ( 0,7µm si mes souvenirs sont bons) pour atteindre le but, s'agglutinant contre une rame pleine à craquer, pour deux cents millions de prétendants, un seul parviendra à rentrer. Et ce fut moi. J'eu l'impression de naître une seconde fois, d'être encore une fois l'élu. J'ai trouvé la technique pour rentrer dans la rame bondée.


-Attention, si vous voulez sociabiliser dans le métro cette technique ne vous concerne pas-


En effet, beaucoup pensent qu'il faut être collé à la porte au moment où celle-ci s'ouvrira pour pouvoir rentrer. Ayant par cette technique loupé une rame, je me dis que ne pas changer de méthode, c'est un coup à mourir de faim sur un quai de métro. Ainsi, je cherche QUELLE technique ? C'est à ce moment que j'eu l'illumination. Mon voisin venant de me rappeler le match du soir, du rugby. J'utilisais donc la technique de pénétration dans la rame que je baptiserai « Méthode Johna Lomu » (promis je ne suis pas passé chez le coiffeur).


Un maul, une course, un coup d'épaule, de la violence, de la pénétration, des cris, une côte cassé (de l'autre côté de la rame) et une petite nénette qui me reproche d'avoir faillit lui crever l'œil ( je cherche toujours comment crever un œil avec un coude).

Béat, je rentrais donc dans ma rame au bout de 45 minutes d'attentes et d'une course de 25 m pour être sûr que l'énergie d'impact avec la foule compact me permettra de pénétrer dans l'ovule blindé.


Non, je n'ai pas perdu ma flagelle, non elle ne fait pas 0,7µm…


Même sketch à la station suivante (et oui un petit détour, la ligne 13 étant « morte », comme on dit dans le jargon des grèves).


Arrivé à une heure miraculeuse à la maison j'entends les nouvelles : « journée de mobilisation…blablabla…conflit en gestation ou mouvement tué dans l'œuf ?... ».


Bon alors, la prochaine fois que Papa Sarko et Maman CéGéTé veulent d'envoyer en l'air je leur conseil ça :



free music

mardi 16 octobre 2007

Des relations aggressives en milieu urbain

Chers amis, chers visiteurs,



Le billet du jour sera consacré à un phénomène aisément observable pour qui vit sur un terme assez long à Paris. Comme ça fait maintenant un mois et demi, c'est-à-dire, plus longtemps que mon confrère rédacteur de cette page (destinée à être la plus courue du ouwèbe) que j'essaye tant bien que mal de survivre en milieu hostile (heureusement, mes chers amis que j'aime se sont chargés de m'offrir un pistolet à billes pour mes 20 ans, ainsi qu'une foule d'autres choses tout aussi inutiles dont ce n'est pas le lieu de parler... Ils se reconnaîtront.), je peux vous faire partager quelques observations glanées ici et là.
Paris est célèbre, en province, pour ses promesses de conquête littéraire du quartier latin (allez lire les aventures de Lucien pour en avoir la preuve) mais aussi pour ses coups de klaxon et d'embouteillages. Hé bien, rassurez-vous, ce n'est pas une légende.






Rien qu'aujourd'hui, j'ai encore pu le constater aux deux endroits stratégiques du chemin qui me mène de l'arrêt de Métro "Odéon" jusqu'au parvis à la fontaine de la Sorbonne. Ce matin, un homme au volant de sa Mercédès (mécréééééééééaaaaaannnnnnttttt !!!!) s'impatientait derrière une pauvre Twingo qui n'a pas démarré assez vite au feu du croisement entre le Boulevard St Michel et la Rue des Ecoles... Ce soir, alors que je traversais les deux rues avant l'arrêt de Métro sus-nommé avec l'ami Maxime qui sortait comme moi d'une intense activité cérébrale à la BSG (voir plus bas)s, une vague de motards se dirigeait vers nous et, après des coups de klaxons frénétiques, arrivait à éviter une grand-père stationnée malheuresement sur leur passage...

Mais il n'y a pas que les aléas de la circulation qui nous montrent les joyeuses relations humaines dans la société parisienne. Comme j'étais une n-ième fois à la caisse de Gibert (où je compte entrer au capital prochainement à hauteur de 49%), une dame devant moi voulait acheter une petit agenda au prix modique de 5 euros environ avec une carte bleue. Le vendeur est navré : le magasin n'accepte la carte qu'à partir de 7 euros. Et là, la dame commence à s'emporter, c'est bien légitime, un scandale pareil mérite que tout le monde le sache ! Appellez la presse ! La télé !Peut-on prévenir le Président ? On voit bien que c'est là qu'il nous faut les peines minimums et le service plancher !

Savourons un texte digne Ionesco (ou pas) : "Non, ce n'est pas à partir de 7 euros, prenez ma carte bleue !" "-Madame, je suis vendeur ici, je vous dis que nous ne prenons la carte qu'à partir de 7 euros". "-Je connais le patron ici ! Je lui ai donné des cours ! Prenez ma carte !" "-Je suis navré, mais je ne peux pas madame ! Vous voulez voir mon supérieur ?" "-Mais c'est moi votre supérieur, imbécile ! Hé bien, tant pis pour vous, je ne l'achète pas ! Non, mais ça ne va pas se passer comme ça ! Vous aurez de mes nouvelles". Elle allait sortir, je l'entendais encore crier depuis la caisse. Le vendeur se marrait bien. Et moi aussi : moi je payais 24 euros 50. Et toc, moi, il l'a prise, ma carte bleue !

Pas plus tard qu'aujourd'hui, j'ai enfin fait un peu plus connaissance avec ces messieurs en costume bleu qui surveillent les multiples portes de la Sorbonne. Alors que, comme d'habitude depuis 2 semaines, je rentre en expliquant brièvement que je n'ai pas encore de carte d'étudiant puisque mon dossier est en court de traitement, voilà que cet après-midi, le plus intimidant d'entre eux (ne serait-ce qu'à cause de sa terrible moustache) me demande ce que je viens faire là, alors que mes deux comparses étaient déjà rentrés, courant vers la machine à café (décrite par mon cher confrère deux articles en dessous) qui leur tendait les bras ! "Je n'ai aps encore de carte, mon dossier est en cours" "-Ah mais c'est que normalement je ne dois pas vous laisser rentrer si vous avez rien à me montrer" (il parlait de la carte d'étudiant). C'est les nouvelles instructions de ce matin, si vous continuez comme ça, vous allez avoir des problèmes !" "-Bah il faudrait l'expliquer à vos collègues qui m'ont parfaitement laissé passer ce matin. Et puis ce n'est tout de même pas ma faute si l'administration est lente et ne me donne rien à titre provisoire." "Ce n'est pas ma faute non plus". Je passe, et je le laisse en train de marmonner. Ah ! Ca fait plaisir d'entrer dans les locaux de la Sorbonne !

J'espère que ces quelques aperçus de l'amabilité parisienne vous auront convaincu. C'est sans conter sur les joyeux lurons qui égayent un peu notre vie : témoignage rapporté à ma connaissance, il paraît que samedi dernier, deux hommes se tenaient devant la gare Montparnasse et criaient "Paris, Paris, on t'******. Paris, Paris, on t'*******. Allez l'OM !" et ce pendant 20 bonnes minutes. N'est-ce pas la preuve que des gens de bonne volonté peuvent parfaitement faire revenir la paix et l'harmonie dans la capitale.

Pourtant, il ne suffit que d'un rien pour que tout bascule. Passons aux travaux pratiques pour terminer. Etudiez attentivement la vidéo suivante. Par la suite, calculez quelles sont mes chances pour que : 1) Je me fasse insulter dans le prochain billet de mon camarade Arthur. 2) Les possibles commentaires soient de la même teneur légérement âpre ?

Vous voyez qu'il y a encore un long chemin à parcourir pour la fraternité entre les peuples...




Rugby coupe du monde 2007 God save the queen
envoyé par adrien-tam

Humour, classe, noirtitude

Une petite joke pour Fred. Je lui met une petite vidéo pour lui apprendre comment on fait. Drôle, puissant, émouvant, ce film changera votre vie ( au moins autant que le "Plus belle la vie ce soir")

tombeau pour Roland Barthes
Vidéo envoyée par painterman

Eloge des femmes (em)mur(ée)s



Bien sûr, malgré la rumeur persistante sur le net, votre serviteur n'est pas mort. Je vous rassure, vous l'êtes (rassurés), tout va bien.



Je me lance donc dans le récit héroïque, épique, mythologique du déroulement de ma modeste semaine.

-Il ne s'est rien passé samedi soir-



Semaine qui commença sur les chapeaux de roues. Sans dopage, j'entama donc mon lundi en battant tous les records de vitesses, Marie Jones, tellement dépitée d'ailleurs, procéda sur le champs à un suicide médiatique qui n'aura ( sinon surpris) échappé à personne. En effet, la question de ce lundi pour moi était la suivante :



Sachant qu'un TGV arrive à Montparnasse TGV-1 à 17h40, en provenance de Poitiers, et que mon cours d'initiation à l'anthropologie commence à 18 heures, à la Sorbonne. Est-il raisonnable d'espérer être à l'heure en cours dans un état décent ? La réponse et OUI. Votre fidèle serviteur mit donc moins de temps qu'il n'en faut à Tyson pour mordre une oreille à : descendre les 4 étages de la gare TGV à la station de métro (en comptant sur le bon fonctionnement d'un tapis roulant à 9 km/h (il marche)), pour ensuite prendre la ligne 4 direction porte de Clignancourt, passer les 4 arrêts qui me séparent de la station « Cluny-Sorbonne », parcourir les 300 mètres jusqu'au 17, rue de la Sorbonne, monter au deuxième étage (escaliers C) pour connaître le nom de la salle de cours, redescendre au rez-de-chaussée pour enfin trouver un plan m'indiquant la localisation de ma salle, remonter au troisième étage (toujours escaliers C, notez l'aller-retour dans les escaliers, parfaitement inutile), prendre la galerie D et ouvrir la porte de l'amphi « Picard ». Arrivant à point pour la cours d'initiation à l'anthropologie.



-Il ne s'est rien passé samedi soir-



Arrivé dans cette magnifique salle, dans un état de sudation avancé, tout à fait naturellement et de manière décontractée ; je vécus alors une expérience philosophique profonde. Elle est à rapprocher de l'œuvre de ce cher Jean Paul Sartre (ou Jean Sol Parte, pour ceux qui aiment), au Chapitre II de la Première partie de sa commissure (ce qu'il a commis, mais aussi la rencontre de deux parties fondamentales) l'Etre et le Néant.






Cette partie s'intitule : La Mauvaise foi. Après avoir définit la mauvaise foi comme conduite a-transcendentale (à la différence du mensonge), dans une seconde parti il développe des exemples qui sont des conduites de la mauvaise foi, exemples très célèbres (dans le microcosme branle nouille qui fait semblant d'avoir lu ce pavé imbitable), c'est-à-dire : la coquette et l'homosexuel. A ces deux exemples il fraudera en rajouter un dernier : le professeur d'anthropologie. Une vraie douceur de femme qui nous explique pendant trois longues heures que la société est masculine et que l'homme ne fait que brimer les femmes pour s'assurer la domination. Morceau choisi : « un homme qui travail c'est un homme qui vole le travail d'une femme et un homme qui ne travail pas, c'est un homme qui prend une place de femme aux yeux de la société ». C'est alors que je lui demande si ce n'est pas un peu exagéré et culpabilisant pour la gente masculine… Ce à quoi je me suis vu répondre que je n'étais qu'un « sale macho imbu de ma virilité et préoccupé uniquement par le statut social de ce que j'avais entre les jambes ». Impossible de discuter, selon elle ce qu'elle développe n'est pas un point de vue mais une vérité scientifique indiscutable…qui ne peut se soumettre au débat ou à la nuance. Un grand bonheur ce cours.







Sinon il faut vous compter quelques petits détails de la vie en Sorbonne. Car c'est le détail qui fait l'œuvre, ces petites sensations qui portent sur leurs infimes gouttelettes l'édifice immense du souvenir.

-Il ne s'est rien passé samedi soir-

Ce qu'il faut savoir c'est qu'ici, les machines à café sont équipées de « trous » (rien à voir ici avec une assertion machiste sur les machinas à kawa), ces petits espaces sur le côtés sont en fait là pour le développement durable (merci Rio de Janeiro). En effet, les gobelets en plastiques sont consignés (non il n'y a pas d'autographes de BHL dessus). Il suffit donc d'introduire avec plus ou moins de grâce son gobelet, vidé au préalable, c'est mieux, pour voir se faire cracher par le monstre de technologie une petite pièce jaune de 10 sous. Ce qui peut sembler anodin. Mais qui donne lieu à une véritable économie souterraine. Vers 10 h le plus souvent, il est habituel de voir un ou deux hommes d'un certain âge courir dans toute la cours ramasser les gobelets abandonnés par des étudiants dispendieux et peux écologiste dans le but de les mettre uns à uns dans la machine et de tenter le jackpot. On voit donc ces mêmes hommes faire les poubelles, en sélectionnant de manière méticuleuse les 8 poubelles de la cours principal. Ce qui est très impressionnant à cause de la vitesse de ce manège. Chacun des prospecteurs cherchant à doubler l'autre dans le « tour » des poubelles, se jaugeant d'une poubelle à l'autre, tout en évitant soigneusement une quelconque rencontre fortuite sur un filon avec un rival. La Sorbonne est un vrai Far-West, ses poubelles à l'heure de la récré sa Californie des 49'ers à l'heure du gold rush.




Il faut aussi que je vous parle d'un lieu hautement intriguant et central dans la vieille Sorbonne que sont les vespasiennes se trouvant aux diverses endroit. Je ne fais ici qu'un teasing (terme anglais désignant dans le langage courant l'annonce de diffusion d'un programme par un extrait un certain temps avant sa diffusion, le but étant que le téléspectateur se lèches les babilles en pensant au programme, terme ici approprié je pense). Ainsi, ces lieux des sens feront l'objet d'un post spécifique, je vous promet une enquête approfondi, sans tabous, ni censure. D'ici là je lance le grand concours sur l'origine du mot vespasienne…Le gagnant aura droit à une photo de ces dites vespasiennes dédicacé par moi-même ainsi que par toute l'équipe éditoriale de ce blog.

-Il ne s'est rien passé samedi soir-

Il m'est impossible de finir ce post sans vous parler de la perle du jour. Elle va désormais récompenser un trait d'humour plus ou volontaire émanant de certaines éminences en Sorbonne.


1er Prix : « il restait bien une expansion juive mais le mouvement fut rapidement circoncit » Par un professeur d'Histoire moderne souhaitant garder l'anonymat.


1er Prix ex-aequo : « charlatans non ! jansénistes quand même ! » Cris du cœur d'un autre professeur d'Histoire moderne souhaitant lui aussi garder l'anonymat.





-Il ne s'est rien passé samedi soir-

dimanche 14 octobre 2007

BuS RiDeR

Si vous voyez en vrai l'image qui suit, promis, il ne peut pas s'agir de Frederic (oserai-je ici le "Moreau" ?).




Pourquoi ? Parce que, quand Fred prend le Bus, c'est toujours "de loin". C'est à dire après une course d'au moins 300 m. En effet, certains savent peut-être que "au français", les places délivrées à la dernières minutes sont les moins chers. Pour le Bus parisien, mon confrère pense que cela marche pareil : plus tu attends, moins tu payera. Logique imparable qui donna lieu à une scènes des plus cocasse lorsque Monsieur, à l'arrêt Observatoire-Port Royal, s'apperçoit que son bus vient de partir de l'autre côté du carrefour. N'écoutant que son courage, ce fou se met à hurler "mécréééééééaaaannnt" en traversant le dit carrefour sur ses gambettes d'albatros, le bus étant déjà en train de partir.


C'est à ce moment que l'on comprend pourquoi Fred porte des Nike. Non pas, parce qu'elles lui ont permis de courir tel Carl Lewis ( les UV en moins je vous l'accorde) derrière le Bus. Non, parce que avec Nike : "just do it" & "everything is possible". Sous mes yeux ébahis, cet être pur réussi l'exploit, sans même s'en rendre compte, tel Perceval l'idiot candide : il fit arrêter le Bus au milieu du carrefour Port Royal- BoulMich' à une heure de trafic, mettant ainsi à l'arrêt, après quelques crissements de pneus une bonne dizaine de voitures, bloquées par un Bus prenant un passager d'1m92 au milieu d'un carrefour.



Dieu existe, il a fait un signe à Fred ce jour là, ce Dieu pèse quelques milliards de dollars mais lui a permis de prendre son Bus. Ce Dieu, c'est :





mercredi 10 octobre 2007

Et si(gles) c'était vrai ?

Les cours ont enfin commencé dans les magnifiques locaux de la Sorbonne particulièrement inconfortables à tel point que la santé de notre colonne vertébrale s’en trouve menacée (je pense à l’amphithéâtre Richelieu qui, s’il a la classe, n’a pas de support pour écrire), ou bien dans des locaux particulièrement laids mais où nous pouvons au moins nous asseoir presque correctement (je pense à l’amphithéâtre Chasles ; un point à celui qui me dire que ce brave homme a fait pour qu’on donne son nom à une salle si petite et délabrée). Je découvre les joies des nouveaux cours, notamment le cours dit de « grammaire » : « Cette fille n’a pas vingt ans », mais pourquoi avez-vous compris « Cette fille a moins de vingt ans », vous pouvez me l’expliquer celle-là ? Hé oui, on n’y pense pas, mais il y a des trucs dingues dans la langue française. Nous pouvons aussi découvrir les réjouissances que nous apporte la lexicologie, nouvelle joyeuseté qui nous attend en L3 de littérature. Je ne vous en dirai rien, mis à part cette petit morceau choisi que je livre à votre bienveillante réflexion : « L’incluant, ou hyperonyme, est l’équivalent de l’archilexème, réalisation langagière de l’archisémème. » Mon ordinateur ne connaît pas deux des mots de cette dernière phrase. Je vous laisse méditer là-dessus et je vais finir A la Recherche du Temps Perdu.




Afin d’y voir plus clair, l’étudiant enthousiaste devant tant de mots nouveaux s’empresse d’aller prendre sa carte à la BSG. Diable, mais qu’est-ce qui se cache derrière ce joli sigle que le poitevin fraîchement arrivé n’a jamais entendu ? Il ne s’agit pas du Bureau de Stationnement Groupal (malgré le fait qu’il faut bien attendre une heure à l’extérieur pour pouvoir s’y inscrire) mais bien de la prestigieuse Bibliothèque Sainte-Geneviève, qui fait face au Panthéon qui comme chacun sait était auparavant l’Eglise Sainte-Geneviève, construite par M. Soufflot, d’où le nom de la rue qui y mène et que connaît si bien Frédéric Moreau (ça c’est pour ceux qui suivent bien). Cette bibliothèque, un poil plus grande que notre ancien et cher CDI (Compartiment de Détention des Insouciants khâgneux), est l’endroit idéal pour rencontrer des étudiants de tous horizons : aujourd’hui, à côté de ma place 687 (car avant de rentrer il faut toujours aller retirer un ticket pour avoir une place numérotée), s’égayaient trois jeunes gens enrhumés étudiant qui les fonctions vitales du corps humain et l’anatomie de l’oreille droite, qui la vie politique en France selon René Rémond, qui (horreur !) la préparation de l’épreuve d’anglais des concours…



La BSG donc (qui au passage fournit d’assez bons cappuccinos pour la modique somme de 50 centimes), un petit sigle parmi tant d’autres auquel il faut vite s’habituer. Une BSG à ne pas confondre avec la BUS (Bibliothèque Universitaire de la Sorbonne, à laquelle je n’ai pas encore accès faute de carte adéquate), parfois aussi bondée que le Métro (ce jeu de mot vous est offert par la RATP et la carte Imagine’R). Car il semble que les abréviations et autres associations de lettres barbares envahissent le Quartier Latin, et notamment les cours de linguistique. C’est à la BSG ou à la BUS que l’on peut trouver le fameux, le grand, l’immense TLF, ou pour les non-initiés le Trésor de la Langue Française, dictionnaire historique, mine pour la lexicologie, et qui plus est disponible en ligne (par ici : http://atilf.atilf.fr/tlf.htm) ; ou bien encore le DHLF (Dictionnaire Historique de la Langue Française), disponible en poche, trois volumes. Qui me prête 45€ ? Sinon, n’oubliez pas les classiques : le PR (à ne pas confondre avec le nom de code indéchiffrable désigant le chef de l’état dans les notes du général Rondot) ou Petit Robert, ainsi que le fameux PLI, ou Petit Larousse Illustré, qui explique la mauvaise mine de celui qui vient de « prendre son PLI » selon l’expression consacrée. Mais c’est surtout en grammaire qu’il faut se garder d’oublier de se procurer la GMF ou Grammaire méthodique du français appelée également dans le jargon, et a priori de façon plus récurrente la RPR. Je vois que ce nom vous laisse perplexe. Non, la politique ne s’est pas infiltrée jusque dans la grammaire française, il s’agit juste des noms des auteurs, messieurs Riegel, Pellat et Rioul, Paris, PUF, 1999, 15€. Prochainement, le bulletin d’adhésion, 15€ lui aussi (pour compenser l’achat) pour rejoindre les ADEPTES (Association Des Etudiants qui Protestent contre la Tendance à l'Expansion des Sigles).


Un dernier point enfin pour préciser le jeu de mots du titre, qui ne constitue pas une incitation à lire le BS (Best-seller) de Marc Lévy, que je n’ai moi-même pas lu. Je me garderai donc bien de juger ce roman qui n’a aucun d’intérêt… Mais je vous propose à la place de vous jeter avec bonheur dans L’œuvre de Zola, dont le premier chapitre surpasse assez facilement tous les incipits réunis de pas mal de romans qui sortent de nos jours. Le roman raconte l’histoire de Claude Lantier, peintre idéaliste et infatigable, refusé par le Salon Officiel (ou SO), tempérament romantique, tombé amoureux fou de Christine qui sera son modèle, et qui, comme me le dit le quatrième de couverture de l’édition Folio « a commencé comme Manet » mais « aura la même fin que van Gogh ». Du grand Zola, qui nous donne à voir un groupe d’amis artistes à Paris, ses Salons, ses chambres sous les combles, ses brasseries au coin des rues, l’atmosphère si particulière du monde artistique de la capitale. Si, par extraordinaire, ce blog ne comble pas votre appétit de savoir ce qu’il se passe à Paris, lisez ce livre. Comme dans toute bonne critique, un petit passage pour vous mettre en appétit :


« Ils s’adoraient, leur camaraderie devait aboutir à ces noces sur ce divan, dans l’aventure de ce tableau qui peu à peu les avait unis. Le crépuscule les enveloppa, ils restèrent aux bras l’un de l’autre, anéantis, en larmes sous cette première joie d’amour. Près d’eux, au milieu de la table, les lilas qu’elle avait envoyés le matin, embaumaient la nuit ; et les parcelles d’or éparses, envolées du cadre, luisaient seules d’un reste de jour, pareilles à un fourmillement d’étoiles. »





J’espère, chers amis qui écoutez ma logorrhée depuis déjà un moment, que ce morceau choisi vous aura semblé suffisamment coruscant pour courir dévorer du Zola. Et si vous ne comprenez pas ce mot, allez donc voir le DFC. Pardon, le Dictionnaire du Français Contemporain !

jeudi 4 octobre 2007

Proust, roi du e-commerce.



Et si ce cher Marcel ( Proust, pas Gotlib, je vous rassure) était en fait sorti d'HEC ??



Je rappel au passage qu'il a quand même usé un peu ses fesses sur les bancs de l'Ecole Libre des Sciences politiques, fondé par un certain Boutmy il me semble. Ne cherchez pas de contrepétries avec Fesses ou Boutmy il n'y en pas.



En effet, l'esprit vif, comme toujours me direz-vous même si je déteste la flatterie, je me faisais cette réflexion au téléphone tout à l'heure. Prenons La Recherche, c'est du vide, ou alors 3 ou 5 mots selon ce bon vieux freluquet de Gérard Gennette : "Marcel est écrivain", ou "Marcel finit par devenir écrivain". Mais TOUT LE MONDE connaît La Recherche, mais PERSONNE ne l'a lu !!! Notez au passage la contraction sur un air entendu du titre me permettant ainsi de montrer ma quelconque proximité avec cette oeuvre.


Outre le cadre d'exigence de culture générale qu'impose le bien être dans notre société pseudo-éduquée nationalement française, je me dis que Proust c'est un peu comme une pub télé pour IBM.



Vous savez ces spots géniaux et imcompréhensibles avec des cadres dynamiques aux manches de chemise Hugo Boss relevés qui sont sur leur PC à parler systèmes de gestion interne...Tous le monde les connaît, tout le monde reconnaît ce liseré bleu en haut et en bas de l'image et cette petite musique guillerette quand le sigle de la marque apparaît.




Mais personne n'achète du IBM, ou alors pas consciement (imaginons quand même le cas de figure de la crise de délire aigue de la ménagère de moins de 50 ans qui achète du software compulsivement pour oublier sa déception amoureuse avec Canard WC ou Mr. Propre partis batiffoler avec Pierrette qui vends du beurre sans gras).


Proust c'est pareil.



Le public moyen, donc la ménagère de moins de 50 ans, il lit du BHL ou alors à la limite du Nothomb, et surtout du Marc Lévy (notons au passage l'exception que constitue une certaine Ségolène R. du 79, qui continue à lire Marc Lévy même après 50 ans), comme il utilise du Canard WC, c'est à dire, dans ses chiottes.


Ce qu'a fait Proust, c'est un luxe, une image de marque, un truc qui ne sert à rien, mais qui vaut cher, un truc que tout le monde dis vouloir avoir mais dont on se contrefout. Imaginez : 30 000 pages pour ne rien dire, un miracle.

C'est pour cela que je me dis que les marketeurs, au lieu de sniffer de la coke il ferai mieux de se défoncer à Proust. Ce sera toujours un jeune qui va leur fournir leur dope mais il s'appelera Gibert. Surtout que Proust il a pas attendus internet pour monter sa start-up.

-A cet instant de la lecture, je félicite tout lecteur qui est allé jusqu'au bout de mon touche nouille pseudo intellectuel d'une arrogance et d'une inutilité crasse.-

Tout cela pour dire que aujourd'hui je n'avais pas grand chose à dire, mais bon, vous avez fait l'effort de cliquer sur cette adresse, effort permettant d'éliminer autant de calories qu'un coup de zapping sur la télécommande, je me suis dis qu'il fallait profiter de votre temps de cerveau disponible pour vous vendre quelque chose : Marcel Proust.








Packshot :



mercredi 3 octobre 2007

Marketing, révolution et capitalisme.



Après une dure journée de labeur sorbonnarde Morphée m'arrache les chevilles à force de tirer dessus. Mais, n'écoutant que mon courage, je me dois de vous contez L'Aventure du jour de votre (h)éros solitaire.




Benoîtement, je me dirigeasse (après un cours des plus intriguant sur les sarrasins et leurs coutumes barbares) vers l'INSEAD pour manger un truc. Le quidam provincial que vous êtes ne connait pas ce magnifique centre de pseudo-recherches du comportement qui jouxte la très bonne Sorbonne ? Normal, il faut avoir du temps et faim. La raison d'être de ce centre est de faire des recherches en marketing et en comportement d'achat. Plus ou moins privé, plus ou moins aimé. Son grand truc en fait est de faire des tests toute la journée sur ces thèmes en utilisant la foultitude de jeunes esthètes de l'art qui glandouilles en se les gelant devant une fontaine qui mouille place de la Sorbonne. Pour que ces jeunes, élevés dans un univers de consommations et de matérialisme acceptent il leur faut donner compensations plus ou moins intéressante.


J'eu vent de la compensation du jour : un bon pour un sandwich !!!


Bon en fait j'avais un peu faim mais surtout le test avait l'air marrant.


Il le fut.


Nous fûmes, nous, trois personnes qui ne nous connaissions ni des lèvres ni des dents dans une pièce. Au début on nous explique le truc : le but est de voir comment les gens réagissent à la négociation. Il s'agit alors de se livrer à un « jeu » sur MSN, simuler la négociation d'achat d'une maison. Le truc c'est qu'il y a un vendeur et deux acheteurs concurrents potentiels. Le but étant pour le vendeur de vendre la maison la plus chère avec le moins d'avantage possibles pour le client, sur le mobilier ou le délai de payement. C'est bien sûr l'inverse pour les acheteurs. Chacun ayant donc un barème de point à la fin du « jeu » en fonction des avantages ou acquis qu'il a concédés ou réalisés. Tout en sachant qu'il faut pour le vendeur (et ce fut moi) absolument arriver à un accord en moins de 10 minutes.


Inutile de vous précisez que j'ai plumé les deux autres comparses qui ne peuvent rien face à mon plan instant-mailing. J'ai vendu très cher une maison de merde que la personne voulait bien me payer très rapidement…mon destin est en marche, je serai vendeur de maison avec une petite chemisette rose et une cravate rouge, sur un pantalon marron…mon rêve.


Inutile de préciser que, non sans avoir pillé leur machine à café, je me suis empressé de me sustenter de leur bon sandwich au fromage pour continuer à vaquer à mes occupations, tout en étant convaincu d'avoir servit la science, au moins autant que le jour où Newton s'est pris une pomme dans la poire (facile celle-ci, mais observez la pomme qui se trouve quand même entre la poire et le fromage).




Intrépide, cheveux aux vents je croise alors un attroupement, jeune, chevelu, chemise en jute, rouge….l'AJR, Alliance des Jeunes Révolutionnaires de la Sorbonne, affilié à L'internationale des Jeunes Révolutionnaire….Un grand moment de science politique et de débat constructif s'ouvre donc à moi. Le camarde Dussardier devant moi me présente donc la motif de la pétition du jour : la Loi Pécresse sur l'enseignement. Je lui qui que cela me fait pensait à la loi Guizot, il me dis qu'il est L3 Histoire et que donc il ne connais pas cette dernière , ne faisant pas de droit…Au bout de trois minutes, la loi Pécresse, c'est la faute des socialistes, au bout de 5 du LMD, au bout de 8 du processus de Bologne, au bout de 10 de Maastricht, au bout de 15 du capitalisme bourgeois de 1789….ouf je suis rassuré. Tout va bien à la gauche de la gauche de la gauche de la gauche…...et tout cela sans que je n'eu besoin de le contredire une seule fois avant qu'il se lance dans un discours foireux. Par contre, le ton de sa voix semblait venir des vieilles bandes de l'ORTF (pas seulement à cause de la censure), on aurait juré l'intonation des soixantes-huitards à 20 ans, comme dans Mourir à Trente ans. Ma conviction est établis, il s'entraîne à parler comme il y a 40 ans, pas seulement dans les idées en plus…rassurant et rafraîchissant.


Bon je n'allais pas vous laisser comme cela…en fait si parce que demain il fait jour tôt dans mon Transilien© préféré.


Talkie-Walkie, vin rouge, métro et Chauffe marcel !


Il est vrai que le voyage de Lucien entre Angoulême et Paris n'a pas dû être de tout repos, secoué qu'il était dans la diligence qui l'amenait à la capitale, accompagné de la cruelle Mme de Bargeton.

Bien heureusement, le parallèle s'arrête là avec nous autres (qui ne connaissons déjà pas de Mme de Bargeton...) pauvres poitevins. Sur le quai de la gare, généralement voie 2, comme annoncé par la voix du micro qui n'est pas la même qu'ailleurs (ce n'est pas enregistré, c'est fait en direct, mais oui mais oui, comme j'en ai eu la preuve une fois que je descendais du train, la chef de gare demandant expressément à la demoiselle au micro de signaler que les portes de la voiture 17 étaient bloquées : "Tu peux faire une annonce pour les clients" ? Le talkie-walkie, c'est fascinant), voilà que les deux yeux rouges bien connus arrivent au loin jusqu'à ce que le train s'arrête bien en face de nous.

Après avoir évité le péril de monter dans le train de 18h10 qui part vers Lille (Lucien n'aurait pas eu ce problème, qui aurait eu l'idée saugrenue d'aller à Lille en 1830, je vous le demande), il faut attendre tranquillement celui de 18h21 qui doit amener le valeureux jeune homme bientôt parisien. Un nouveau problème se pose là, que Lucien ne connaissait pas non plus avec les quatres voyageurs de la diligence : comment monter sereinement dans le train ? Je ne peux pas ici faire de développement réellement approprié après celui que nous a livré le Professeur Rollin :




Montons! (Il ne vous plait pas, mon ton?)

Souvenez-vous: il y a tout juste deux mois, je réglais, définitivement, dans ces colonnes, l'épineux problème de la descente du train. Peu d'hommes - peu d'hommes (1) - peuvent se vanter d'avoir, avec autant d'expertise et de virtuosité réunies, terrassé en une poignée de lignes un mammouth de cette taille et de cette résistance. Revers de la médaille - j'attends toujours que l'AUDIT (2) me la décerne officiellement: ma réputation de courage et de perspicacité a eu tôt fait de boucler le tour de l'hexagone ferroviaire, et voilà qu'on me prie, chaque jour désormais, les larmes zo-zyeux, de terrasser à son tour le mammouth de la montée. Tant il est vrai que peu de gens sont descendus du train sans y être montés auparavant (3). Comment y monter, quand, et dans quelles conditions: on me défie de dénouer cet ancestral casse-tête. "Qu'à cela ne tienne!" (4), comme disait Madame Marcel, épouse du prévôt des marchands. Je m'y colle aussi sec (i.e. le temps de faire sécher la colle.)

Premier principe à retenir, pour éviter les sempiternelles bousculades à l'arrêt du train en gare :"Le train ne repartira certainement pas avant que tous les voyageurs qui le souhaitent en soient descendus." Il est donc inutile de s'agglutiner à la portière pour être le premier à monter, il suffit d'attendre tranquillement que tout le monde soit effectivement descendu.De surcroît, les places étant numérotées dans le TGV, vous ne gagnerez RIEN à monter le premier: votre place attitrée ne risque pas de s'envoler, il est donc parfaitement vain de jouer des coudes et des épaules à la montée.

Corollaire: il est absurde de pester contre la vieille dame qui hisse péniblement ses deux valises. Il n'y a aucun péril en demeure, le train ne partira pas sans elle, il faudra donc, vaille que vaille, que cette cette dame finisse de monter, après ou avant vous, peu importe! La tuer, même, ne vous ferait pas gagner cinq secondes...Seconde règle à mémoriser: le couloir central des voitures est étroit, il faut s'efforcer, autant que chemin de fer se peut, de ne pas l'obstruer longuement. Lorsque vous atteignez votre place (celle qui ne s'envole pas), glissez vous un instant entre les fauteuils pour laisser vos prochains accéder à leurs places respectives..., vous terminerez ensuite votre petite installation personnelle complexe ("Faut que je sorte mon journal du sac, et mes lunettes de l'étui qui est dans la poche de la veste...") un peu plus tard, quand tous les voyageurs que vous avez précédés auront pu monter et que le train aura par conséquent pu partir, avec vous dedans.

Troisième, et momentanément dernier, précepte: les lois de la montée dans le train ne peuvent s'exprimer convenablement en moins de vingt mille mots. Pour une information exhaustive, rejoignez "jemontedansletrain.com" et "jecessedestressercommeunblaireau.com", accès gratuit, places numérotées. Bon voyage, messieurs Dumollet.


(1)"Peu d'hommes, peu d'hommes osent affronter leurs chaînes, seul l'arpenteur ose." Sur l'air de La Panthère Rose, Jean-Claude Asselin, Mandoliniste. (2)Association des Usagers qui Descendent Intelligemment du Train. (3)Exception faite des enfants nés dans un train, mais l'expression "Ma femme est en train d'accoucher" ne signifie pas que votre femme accouche dans le train, ni davantage par le train, mais ceci est une autre histoire. (4)Plaisanterie très à la mode en 1358, date de l'assassinat d'Etienne Marcel.



(TGV Magazine, Mai 2007)

Si le voyage ne s'est pas déroulé, comme une fois sur le trajet du retour, à côté d'un couple d'anglais qui, avant et après avoir mangé leur sandwich, passe l'heure et demie du voyage à descendre la moitié d'une bouteille de vin blanc en apéro, puis une bouteille entière de vin rouge pour le repas, et en face de la réincarnation de Manolo de Tintin et les Picaros qui fait son petit repas devant un DVD, il est possible d'arriver à destination fatigué mais non affamé. Alors bon, on ne se glorifiera pas du qualificatif d'un "grand homme de province à Paris", nonobstant le fait que je mesure 1m92, mais il est vrai que comme Lucien, nous arrivons tout de même harassés à la capitale, et là où la diligence de la poste s'arrête pile à l'endroit où il devait descendre, il nous faut à nous, poitevins, nous engouffrer dans le tunnel métropolitain. Entre les grosses valises, les sacs à main, les portables allumés et les messages disant "Je suis dans le métro", Paris-Turf, Libération ou le Canard Enchaîné (je n'ai pas encore vu quelqu'un brandir Valeurs actuelles dans le métro), une fois la petite place trouvée pour entasser la grosse valise et le sac à dos, on espère arriver vite chez soi. Mais c'est sans compter sur le gars en marcel blanc qui entre soudain. Il pose sa chaîne hifi qui saute toutes les trente secondes, et met le son à volume élevé. C'est là que je me retourne pour voir ce que c'est que cette musique indistincte qui arrive du milieu du wagon : l'homme en marcel blanc est en train de gesticuler sur ce bruit, en frappant dans ses mains (peut-être pour chauffer la salle : c'est le chauffe-marcel) et en faisant un mouvement transversal de haut en bas, index levé. Entre deux musiques, il passe tellement vite dans les rangs avec son gobelet en plastique troué que, si tant est que quelqu'un avait voulu mettre une pièce, il n'en aurait pas eu le temps. A ce moment là, j'avais tellement envie de donner toutes mon argent à l'homme qui nous avait joué de l'accordéon, quelques jours plus tôt...


Hé non, Lucien n'avait pas tous ces affriolants avantages du trajet moderne. Voilà de quoi pimenter les arrivées à la capitale. Pas besoin de Carlos Herrera pour ça. Allez, viens faire un tour en Vélib' !

On n'arrête pas le progrès.

mardi 2 octobre 2007

...Et ce ne fut pas tout,







Pour un premier jour, plein de petites choses pour donner du volume à cet endroit.
En premier lieu, une rentrée dans la très belle Sorbonne, ses boiseries, ses peintures taguées « non au CPE », ses couloirs où alternent prestigieuses affiches de colloques et affiches proposant collocations, ventes, cours particuliers, rencontres en tous genres… Il y a les beaux amphis, les beaux escaliers, les jolies filles et…la salle D 640. Même rue de la Sorbonne, le communisme a pénétré. En effet, à voir cet endroit il faut se dire que Brejnev, même de manière discrète a ajouté sa contribution à cet endroit. Donc : plafond gris-marron, très bas, des « barres » de bancs en bois aussi élégants que des HLM écologiques. Pas de bruits de ventilation, elle est en panne, depuis quelques années apparemment, ainsi : au bout de trois heures de cours + TD de conquête romaine, l’état de sudation était généralisé chez mes comparses me permettant ainsi de juger qui sue facilement ou non (investigation de rigueur en prévision du choix de prochaines places en cours).






Dans un second lieu, j’ai pu entre autres chose prendre un repas dans le magnifique Restaurant Universitaire nommé Biller, Flicoteau étant décédé depuis quelques siècles. J’y ai fait LA rencontre du jour, celle qui va changer ma vie. Un monsieur grisonnant qui se met à coté de moi (alors que je dégustais une pizza chèvre-merguez). Il a l’air vieux, dérangé, seul, et asocial. Rien donc d’étonnant à ce qu’il s’adresse à moi en commençant par la phrase : « je suis chercheur ». Après quelques présentations d’usage, l’homme a 56 ans, un accent indéterminé entre le russe et l’italien…mais bon, ce n’est pas tout les jours que l’on rencontre un spécialiste en géographie –physique appliquée (si, si il y a des gens que cela passionne la terra rosa…). Je me dis alors que je côtoie donc un dernier représentant d’une race en voie d’extinction : un con intelligent qui sert à rien (la sous –catégorie du con qui sert à rien étant en trop nette prolifération, prenant trop de place dans le lebensraum des cons intelligents qui ne servent à rien).



Mais là, rien ne se passe comme prévu. Le quidam en face de moi est un vrai moulin à parole, avec un débit de 2 mot en 30 sec (ce qui est très, très lent je vous l’assure), il m’explique qu’entre autre chose il est passionné des minéraux (rien d’étonnant) et de médecine…là je commence à me dire que je suis tombé sur un cas. Ensuite, comme pour se justifier il se met à détailler morceau de couscous par morceau de couscous (et il y a beaucoup de morceaux différents dans un couscous de R.U) le contenant vitaminique et minéral de chaque aliment ainsi que son rôle dans le métabolisme. Il me dit qu’il faut prendre chaque matin une cuillère d’huile d’olive, une autre d’huile de colza, et un demi citron.






Ensuite il me livre sa grande théorie : « les médecins mentent » (« tout le monde ment » disait le grand médecin Gregory House), et là sur le ton de la confidence, le bonhomme argumente : « si les médecins ne vous soignent jamais, c’est qu’ils vous donnent des médicaments qui affaiblissent votre métabolisme en consommant votre énergie. Ils n’ont aucun intérêt à ce que tu guérisses puisque de toute façon tu leur rapportes de l’argent… » face à une telle révélation qui me fait penser à celle du protocole des sages de Sion (c’est là que je me dis que le gars devait être russe), ou alors à un nouveau complot des blouses blanches ( cherchez autour de l’année 1949 dans un pays de l’est pour cette dernière référence), je suis sans voix.




Il me dit pour finir deux choses. La première, que tout son savoir médical il l’a eu dans les livres, et me détail les 30 livres (« de plus de 1000 pages… ») Qu’il a lu. D’ailleurs il me dit qu’il est en train d’en écrire un pour partager son savoir médical, pour que les gens ne touchent plus de médicament mais ne se soignent que grâce à des minéraux et une alimentation équilibrée…Je l’approuve, trop poli et ravi d’une telle rencontre… Avant de partir il me propose sur le ton de la confidence de me retrouver le lendemain, même lieu, même heure, mais là il faudra que je note sur un bout de papier les problèmes médicaux que je connais et il m’indiquera comment y remédier sans médicament…Je le remercie en me jurant de changer radicalement d’horaire de R.U…




Réglement




Après avoir été les cherché sur la Butte Montmartre, le Moïse local vous livre son premier délirium très (très) mince (le manque de caféine sûrement), le voici enfin, dans cet état de droit(e) la duralex sed lex de ce lieu. Elle ne sert à rien, sauf à se donner une certaine contenance, normal, on parle de la loi comme d’un cadre, celui de la liberté. Pour être libre il faut des lois, voici, mes tables :

Ici, le style ne se veut pas réaliste, ni même naturaliste, ou même proustien, il se veut narratif. En effet, pour ne pas être accusé de ne rien dire il faut bien raconter quelque chose. Reste la question du sens à laquelle il faudra renvoyer le lecteur attentif à la lecture (enrichissante autant que des stock-options ToTal©) de Roland Barthes, notre maître à tous (enfin, surtout celui de son amis Michel, mais bon, ce n’est pas à nous de le dire). Le sens est une question dépassé il y en aura, il n’y en aura pas, là n’est pas la question.
L’ésotérisme, à défaut d’être une norme peut donc prendre quelques fois place par ici, mais toujours couvert pas la volonté pédagogique, qui elle-même couvre une volonté démonstrative d’un esprit imbu de lui-même, frimeur et prétentieux.
La démocratie participative peut être tolérée mais tout contrevenant à la volonté suprême du maître des lieux, ou alors opposant un quelconque avis critique sera démocratiquement puni, sanctionné, bref supprimé.
Enfin, tout amendement à ce règlement devra faire l’objet d’un examen en commission, d’auditions, de débats, de résolutions, de contributions, et de vote finalement truqué.