-de Paris, votre envoyé spécial-
Ici, la situation est terrible. Les femmes crient, les courtiers en bourse pleurent, les punks prient. La désolation est visible sur les visages. Certains crient tout haut la lettre de Saint Jean sur l'Apocalypse, Besancenot a même vendu ses actions eurotunnels. Tous regrettent de ne pas avoir envoyés, en août 2005 plus de dons aux jazzmen de la Nouvelle Orléans. Sur la voie 2B de la gare de Meudon où je me situe on pense à déclarer l'Etat d'urgence.
Mes ami(e)s, la guerre grève est déclarée.
Tout avait pourtant commencé normalement. Benoîtement ( seizement), comme toujours, je me rendais donc en ce lieu dit la Sorbonne ( je pense faire des recherches généalogiques sur le caractère de bimbo de la sœur du mec qui vivait alors Boule Mich'…). Mais ce jour n'était pas comme les autres jours. Ayant entendu les appels désespérés de ce cher Fred sur ce blog même, les français se sont mis à relire Zola et ont décidés de faire un remake de Zola version Ratp-SNCF. Pourtant prévenu, le travailleur français se rend donc en capitale tout en sachant qu'il va vivre le calvaire, sauf que ce coup là, la croix n'est pas faite en peuplier mais en traverse de chemin de fer.
Je devais donc me rentre IMPERATIVEMENT au secrétariat de Licence d'Histoire afin de rendre des papiers que je n'avais pas, mais ce vendredi étant la date limite de dépôt des feuilles, je me suis dis qu'il serai poli de venir négocier un délai. Ce qui semble au premier abord aussi simple que de négocier un verre de Whisky-Coca© à Brejnev au politburo. Donc le matin, déjà je me fais informer (la veille) que seuls les trains des heures de pointes seraient disponibles. Saviez vous qu'une heure de point de ce côté –ci de la Loire signifie entre 6 et 7 heures du matin ? Donc, à 6h 45 je suis sûr le quai de la gare. Content, j'arrive à 7 heures à Montparnasse. Je décide alors de ne pas affronter la cohue souterraine et prend le bus. Grave erreur : de ce côté-ci de la Loire, il pèle déjà à 7h10 du matin au mois d'octobre, surtout quand le bus met 20 minutes à arriver…
…Content donc, disais-je, j'arrive à 8 heures pétantes devant la Sorbonne.
Autre découverte, de ce côté-ci de la Loire, un secrétariat a des horaires d'ouverture « adaptées », ou ésotériques (cela dépend de quel côté de la Loire vous êtes nés), c'est-à-dire de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 heures. Je rappel juste que ce secrétariat gère grosso-modo 5 000 étudiants. Ergonomie et flexibilité sont les maîtres mots, à ce qu'il paraît.
Autre découverte, de ce côté-ci de la Loire, une BU, aussi belle soit-elle, ouvre à 10 heures.
Autre découverte, de ce côté-ci de la Loire, une librairie ouvre à 10 heures.
Autre découverte, de ce côté-ci de la Loire aussi, il ne sert à rien de boire 15 cafés dans un distributeur de Fac pour se réchauffer quand il fait froid, surtout quand on s'assied sur des magnifiques bancs en pierre gelés dans la cour.
A 10 heures pétantes disais-je, je me trouve donc face à Brejnev, qui , sans que j'ai pu mot dire, me tend un BlackCocaLight©, en gros, pas la peine de venir négocier. Quand j'arrive devant le secrétariat on me dit tout gentiment « revenez la semaine prochaine, ce n'est pas un problème ». Traduction : « connard tu l'as dans l'os, ce n'était pas la peine de venir ce matin »…Là, je me dis que l'on a beaucoup surestimé la bonté du christ. Lui pardonne à des gens qui le crucifix…petit joueur. Imaginez le degré de charité chrétienne qu'il m'a fallut à ce moment là pour dire « merci » avec un grand sourire, et même un très gentil « au revoir, bonne journée », alors même que mes orteils semblaient tout droit sortis d'une ascension de l'Annapurna en tong.
Pour me calmer les nerfs je décide de manger (ndlr : penser à finir vite avec ce post, il est déjà, à ce niveau très long, lourd, et criblé de fautes).
Le reste de l'après-midi vous sera conté, je l'espère pour vous, par Fred qui a vécu un rêve de gosse, c'est drôle d'ailleurs de le voir trépigner (imaginez-vous donc un trépignement gauche de 1m92) dans une fnac basse de plafond.
La seule chose importante ici, est que ce trouduculdeconnard gentil Fred m'a mené à la gare Saint-Lazare jusqu'à 18h15. Je me dis que mon dernier train pour mon chez moi part de Meudon à 20h05. Je me décide au rush.
Gare Saint-Lazare, heure de pointe, jour de grève, un vendredi….What else ?
Pour décrire le mouvement de la foule grouillante, je peux dire que j'ai eu l'impression de faire parti d'une méga partie de jambes en l'air. Pas en tant que participant (je rassure ma pieuse mère sur ma chasteté indiscutable), mais, en temps que spermatozoïde. Le tableau de la foule se précipitant sur les quelques ouvertures de rames de métro passant toutes les 45 minutes me rappel les films des années 80, 70's sur la sexualité, enfin la procréation, avec une petite musique délicate. Les flux de travailleurs parcourant l'utérus Châtelet, grimpant le col de ce même utérus par des escalators bondés, courant en secouant leur petite flagelle ( 0,7µm si mes souvenirs sont bons) pour atteindre le but, s'agglutinant contre une rame pleine à craquer, pour deux cents millions de prétendants, un seul parviendra à rentrer. Et ce fut moi. J'eu l'impression de naître une seconde fois, d'être encore une fois l'élu. J'ai trouvé la technique pour rentrer dans la rame bondée.
-Attention, si vous voulez sociabiliser dans le métro cette technique ne vous concerne pas-
En effet, beaucoup pensent qu'il faut être collé à la porte au moment où celle-ci s'ouvrira pour pouvoir rentrer. Ayant par cette technique loupé une rame, je me dis que ne pas changer de méthode, c'est un coup à mourir de faim sur un quai de métro. Ainsi, je cherche QUELLE technique ? C'est à ce moment que j'eu l'illumination. Mon voisin venant de me rappeler le match du soir, du rugby. J'utilisais donc la technique de pénétration dans la rame que je baptiserai « Méthode Johna Lomu » (promis je ne suis pas passé chez le coiffeur).
Un maul, une course, un coup d'épaule, de la violence, de la pénétration, des cris, une côte cassé (de l'autre côté de la rame) et une petite nénette qui me reproche d'avoir faillit lui crever l'œil ( je cherche toujours comment crever un œil avec un coude).
Béat, je rentrais donc dans ma rame au bout de 45 minutes d'attentes et d'une course de 25 m pour être sûr que l'énergie d'impact avec la foule compact me permettra de pénétrer dans l'ovule blindé.
Non, je n'ai pas perdu ma flagelle, non elle ne fait pas 0,7µm…
Même sketch à la station suivante (et oui un petit détour, la ligne 13 étant « morte », comme on dit dans le jargon des grèves).
Arrivé à une heure miraculeuse à la maison j'entends les nouvelles : « journée de mobilisation…blablabla…conflit en gestation ou mouvement tué dans l'œuf ?... ».
Bon alors, la prochaine fois que Papa Sarko et Maman CéGéTé veulent d'envoyer en l'air je leur conseil ça :
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